Philosophe, nostalgique et amoureux de son terroir, ce "Jacouille".
Trois morceaux de noisetiers en main, voilà ce qu'il nous livre en préambule.
Nos grands-pères les fabriquaient... Et nos ancêtres... Et les ancêtres de nos ancêtres...
Nos grands-mères y mettaient le linge , les pommes de terre, l'ail et les oignons, les pissenlits pour les lapins, les champignons...
Avec le progrès est arrivé le plastique, ... L'art s'est presque perdu.
Le noisetier reste aujourd'hui enraciné dans les bois.
Et nous, nous restons peut-être trop souvent dans nos maisons (devant l'ordi ou la tv), ou pas assez (sports, voyages,...),pour finir à les perdre justement, nos racines.
Comme disait mon pépé: " Le panier se fait au bois". Quelle joie de partir «au coudrier» ; connaître «les bonnes places» ; le regard aiguisé, de chercher soigneusement les bonnes branches ; rentrer chez soi et en fabriquer panier, manne = «banse» en wallon...
Panier magique, qui naît du bois et de nos mains, de notre temps, et de notre art, et de notre terre...
Bonheur magique qui nous apaise et qui nous unit à la nature , aux anciens... et qui nous (ré)enracine. Outils simplesPour commencer il faut :
- un couteau pliant à verrouillage ferme, genre
OPINEL n°8 ou n°9 inox ou acier carbone ou bien
un couteau pliant japonais en acier carbone forgé et trempé, épaisseur de lame 3 mm
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- une serpette pour refendre ou une combinaison de serpette et de grattoirs
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- un coupe branche (coupe des jets au bois) et un sécateur (élimination des branchettes et des nœuds ou coupe à longueur)
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- de la corde de maçon ou de la ficelle
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- un crayon et un mètre pliant (numérotation des cotes , traçage des longueurs, répartition des symétries )
- un poinçon (écartement du tissage pour y enfoncer les côtes)
- du fil de fer galvanisé ou galva-plastifié
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- une pince coupante (coupe rapide des éclisses pendant le tissage et débitage de morceaux de fil)
- un petit marteau et des petits clous (20mm)
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- avec celui-ci on ne se tape plus sur les doigts
- pierre à affûter pliante au diamant pour (ré)aviver le tranchant des couteaux
L'affûtage au diamant garantit une rapidité de résultat étonnante, y compris sur les aciers de grande dureté comme l'acier rapide ( hss) ou les aciers au carbure de tungstène ou la céramique.
Ces qualités rendent les produits DMT utilisables pour l'ensemble des outils à main, mais également pour les outils de machines à bois, les couteaux, etc...
Parce que leur usure est très faible, la surface d'utilisation reste indéformable, rendant les pierres au diamant DMT remarquables d'efficacité pour, planer la semelle d'un rabot, dresser la planche d'un ciseau, d'un fer de rabot, d'un racloir, etc...
IMPORTANT: les pierres au diamant doivent être constamment mouillées avec de l'eau durant l'utilisation. Outils spécifiques à la vannerie- Equarrisseurs de largeur d'éclisses de noisetier ou calibreur d'éclisses dit "skinons" en wallon de mon professeur.
- le fendoir à osier: à réaliser soi-même avec un bout de bois dur
Matériaux de la vannerie sauvageIl faut prélever les éléments dans la nature. Il faut trouver de petites branches droites et avec le moins de noeuds possibles, l’idéal sont donc les rejets des souches, qui ont grandi en 1 ou 2 ans sur une cépée.
Parmi les
tiges d'arbres et arbustes, on utilisera :
- l’osier, vraiment facile à travailler
- le châtaignier
- le frêne (y a pas plus droit)
- le cornouiller
- le noisetier
- la bourdaine (magnifique)
- la viorne
- le chêne
- le troëne
….
Parmi les
brindilles, on utilisera :
- les tiges précitées que l’on refend en 2 ou 3 ou 4 suivant leur grosseur
- le genêt (comme les balais)
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le rotin ( pas sauvage chez nous ) C'est le coeur d'une plante exotique de la famille des palmiersbref tout ce qui est droit et faiblement cassant.
Parmi les
lianes, on utilisera :
- la ronce, abondante, résistante, et facile à travailler
- le chèvrefeuille, de préférence faire cuire (dans la marmite sur le feu de bois) et l’écorcer ensuite
- le lierre
(plutôt cassant)
Et tous ce que l’on a sous la main :
- les fêtus de graminées
- les tiges de miscantus
- les feuilles de maïs
…
Il faut prélever les matériaux lors du repos de la végétation (de mi-novembre à mi-janvier), on ne pourra les travailler que quelques jours après les avoir récolté.
Dans le prochain post, je continuerai le résumé de ma formation-découverte.
Attention, je ne compte pas rentrer dans les petits détails techniques que l'on peut découvrir dans deux excellents livres. (dont je vous donne les références, et le prix du moment puisque je viens de les commander)
"La vannerie sauvage" tome 1 et tome 2 , auteur BERNARD BERTRAND éditions TERRAN 90 € + 14 € de port.