D’abord annoncée pour le 31 mars, l’obligation de détenir un alcootest dans son véhicule est finalement fixée au 1er juillet. Mais à quoi doit ressembler ce nouveau compagnon de conduite ? Le décret se révèle assez obscur. Raison de plus pour se méfier des offres commerciales.
Dès le 1er juillet 2012, voitures, motos, camions, tracteurs ne sortiront plus sans leur éthylotest. C’est ce qu’impose un décret publié le 1er mars. Seuls les conducteurs de cyclomoteurs sont dispensés de détenir un alcootest. Cette mesure annoncée par le président de la République en décembre dernier devait initialement être mise en place le 31 mars, avant d’être reportée à l’été.
Une période de tolérance sera accordée aux retardataires ou récalcitrants. Les forces de l’ordre ne les verbaliseront qu’à compter du 1er novembre. L’amende s’élèvera à 11 €.
Le décret néglige les appareils électroniques
Les automobilistes commencent à s’interroger : « Comment m’y retrouver dans tous les produits que j’ai vus sur le Net ? En gros, quelle référence, quels critères doit posséder le produit pour être conforme ? », nous écrit un lecteur. Difficile de répondre à ces interrogations, car le décret se montre assez ambigu.
Il précise que l’éthylotest devra être « non usagé, disponible immédiatement » et respecter « les conditions de validité, notamment de date de péremption, prévues par son fabricant ». Ces lignes semblent surtout concerner les éthylotests chimiques, à usage unique (environ 1 € pièce), et dont la date de péremption est fixée à environ deux ans.
Or, il existe une seconde catégorie : les éthylotests électroniques. Si le décret ne les exclut pas, on peut tout de même s’étonner qu’il ne les cite pas explicitement. Ces appareils, beaucoup plus onéreux (une centaine d’euros) que le traditionnel « ballon », sont réutilisables autant de fois que l’on veut. Ils doivent cependant faire l’objet, une fois par an, d’un recalibrage par le fabricant, prestation facturée quelques dizaines d’euros…
Deux codes à retenir : NF X20-702 et NF X20-704
Le décret comporte une seconde zone d’incertitude. L’éthylotest devra être « revêtu d’une marque de certification ou d’un marquage du fabricant déclarant sa conformité à un modèle bénéficiant d’une attestation de conformité aux normes dont les références sont publiées au Journal officiel de la République française ».
Cette formule à rallonge signifie qu’il devra porter, par exemple, un marquage de certification de type « NF contrôlé par le LNE » ou une mention de conformité renvoyant vers une de ces normes : NF X20-702 (éthylotest chimique) ou NF X20-704 (éthylotest électronique grand public). Mais dans ces deux derniers cas, le texte n’indique pas qui devra délivrer l’attestation de conformité. Ce qui risque d’ouvrir la porte à certaines dérives.
Attention, certains éthylotests sont trompeurs
Car avoir un éthylotest dans sa boîte à gants, c’est bien ; qu’il soit fiable quand on souffle dedans, c’est encore mieux. Or, nos essais comparatifs réalisés au cours des dernières années montrent que c’est loin d’être toujours le cas.
En janvier 2010, sur neuf éthylotests étudiés, [i]60 Millions de consommateurs ne recommandait que deux modèles. Les autres se révélaient défaillants. Pire : cinq induisaient le conducteur en erreur en lui signalant à tort une alcoolémie inférieure au seuil légal. Les problèmes concernaient en particulier les appareils électroniques.
Inutile donc de vous précipiter sur les publicités qui vont immanquablement fleurir sur Internet, ou sur les gadgets du genre éthylotest en forme de porte-clés (si, si, ça existe !).
Évaluez votre usage avant d’investir
Privilégiez plutôt les appareils qui arborent le marquage « NF contrôlé par le LNE », actuellement le meilleur gage de qualité. Réfléchissez bien aussi à l’usage que vous allez en faire. Si vous ne prenez jamais une goutte d’alcool avant de conduire, un éthylotest chimique à 1 € vous suffira. Il faudra juste ne pas oublier de le remplacer à sa date de péremption. Si vous souhaitez au contraire vous contrôler régulièrement, un éthylotest électronique peut se révéler plus rentable sur le long terme. Faites vos calculs.
Enfin, ne placez pas votre éthylotest – chimique ou électronique – sur le tableau de bord ou autre partie exposée au soleil, mais toujours dans les parties basses du véhicule (boîte à gants, rangement en bas des portières, etc.). Vous lui éviterez le coup de chaud.